- Le
B-58 Hustler
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C'est
à la fin de l'année 1952,
soit quelques mois seulement après
le premier vol du XB-52, que la société
Convair avec son model 4 (au détriment
de Boeing) remporta la compétition
lancée par l'US Air force pour un
bombardier supersonique. Le B-58 était
un avion exceptionnel a plus d'un titre.
Les membres d'équipage étaient
assis dans des capsules éjectables
individuelles, le fuselage faisait appel
a la loi des airs et sa voilure delta faisait
appel a des panneaux doublés d'un
revêtement en "nid d'abeilles".
Mais surtout il fut le premier bombardier
a dépasser Mach 1. Le B-58 était
de relative petite taille pour un bombardier,
a tel point que son fuselage n'était
pas assez large pour incorporer une soute
a bombe. C'est ainsi que tout l'armement
fut logé dans une nacelle qui prenait
place sous le fuselage. L'avion était
ainsi haut perché sur un imposant
train d'atterrissage qui ne comportant pas
moins de 18 roues, car il fallait disposer
d'une garde au sol suffisante pour ménager
de la place au conteneur d'armements d'une
longueur de 17 mètres qui renfermait
à la fois une ou plusieurs bombes
nucléaires et quelque 16000 litres
de carburant. Ce conteneur offrait l'avantage
de pouvoir être largué à
tout moment et de permettre au bombardier
de quitter la zone hostile aussi vite que
possible. La seule arme de bord était
donc un canon multitube Général
Electric Vulcan de 20 mm guidé par
radar dans la pointe arrière du fuselage.
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C'est
le dimanche 11 novembre 1956 que Béryl
A. Erickson fit décoller prendre
l'air au B-58 pour la première fois
de la piste de Fort Worth. Il passa le mur
du son le 30 décembre puis Mach 2
le 29 juin 1957. Les deux prototypes XB-58
furent suivis par vingt-huit appareils de
test YB-58A, ce qui démontre bien
la complexité de la mise au point
de cet avion. Ce chiffre de 30 avions de
développement est aujourd'hui encore
sans équivalent. Au total, 86 B-58A
furent construits et équipés
d'une nacelle en deux parties, dont la plus
grande contenait le carburant et la plus
petite un grand nombre d'instruments de
détection perfectionnés et
la charge utile. Les livraisons débutèrent
le 15 mars 1960.
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Le
pilotage était particulièrement
ardu (la vitesse de décollage était
de 400 km/h) ce qui amena à la création
d'une version d'entraînement TB-58A
par modifications de 8 des avions de développements.
Cote performance, le B-58 n'avait rien a
envier aux meilleurs chasseurs de l'époque
: il pouvait voler à Mach 2.1 en
continu à 12 000 m d'altitude et
son taux de montée était de
l'ordre de 4 250 m par minute ! Quant à
son plafond opérationnel, il avoisinait
les 20 000 m. Le Hustler s'appropria 19
records officiels (par exemple : le 10 mai
1961 : un B-58A s'adjugea le Trophée
Blériot en volant à 2 095
km/h pendant plus de 30 minutes. Le 26 mai
de la même année, un B-58 vola
de New York à Paris en trois heures
et 19 minutes, à la vitesse moyenne
de 1 753 km/h.
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Le
B-58 était cependant très
complexe et onéreux a entretenir.
Son coût de mise en ouvre était
de trois fois supérieur à
celui d'un Boeing B-52 ! Son rayon d'action
était limité et il avait un
taux d'attrition élevé. Pendant
sa carrière opérationnelle,
quelque dix-huit B-58A furent détruits
dans des accidents. Le premier B-58A arriva
en novembre 1969 à Davis-Monthan
pour y être stocké. En janvier
1970, il n'y avait plus de B-58 en service
. A noter que dès le 21 décembre
1954, le général LeMay écrivait
à l'état-major : "Après
une analyse poussée du programme
B-58, nous concluons que le B-58 n'aura
ni le rayon d'action ni une capacité
défensive suffisante pour servir
de bombardier stratégique... L'avion
n'est pas souhaité dans l'inventaire
du SAC" !
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- © :
Convair
- © : USAF
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