- Le
programme XB-70
-
Le
6 février 1958, le WS-110A reçut
son appellation officielle - XB-70 - et
le 3 juillet suivant son nom de baptême
: Valkyrie. Moins d'un mois plus tard, la
partie "reconnaissance stratégique"
(L) du WS-110A/L fut officiellement abandonnée
en indiquant qu'un "autre système"
répondrait à ces spécifications.
On peut logiquement penser que cet "autre
système" donnera soit naissance
au SR-71 ou aux premiers satellites espions.
NA commença donc à sélectionner
différents sous-traitant. C'est ainsi
que Westinghouse fut sélectionné
pour mettre au point le système de
défense électronique, IBM
pour le système de navigation et
de bombardement, General Electric pour le
radar et propulsion. Boeing construira les
ailes, Chance-Vought les empennages et les
ailerons et Lockheed une partie du fuselage.
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Le
fuselage central qui contenait les 6 réacteurs
avait une profondeur de 1,3 m, une largeur
de 11,30 m et une longueur de 33,50 m. Les
entrées d'air qui alimentaient les
réacteurs étaient à
géométrie variable. Chaque
réacteur actionnait un alternateur
de 60 kVA. Les gouvernes de vol comprenaient
des élevons courant sur tout le bord
de fuite, des surfaces canard mobiles et
des empennages verticaux monoblocs. Seule
une petite partie restait fixe. Presque
deux fois plus lourd que l'avaient prévu
les projets initiaux, le XB-70 reposait
sur huit roues principales. Une cinquième
roue montée sur chaque boggie servait
à la mise en ouvre du système
antipatinage, et la roulette de nez à
diabolo s'escamotait entre les entrées
d'air des réacteurs.
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Le
XB-70 introduisait pour la première
fois sur un bombardier des empennages canards
aussi importants. En effet, NA espérait
ainsi réduire la traînée
induite par le léger braquage des
élevons sur un avion a aile delta
lorsque celui-ci se trouve en régime
transsonique par le mouvement des gouvernes
se trouvant sur le bord de fuite des canards.
Les canards servaient aussi a diminuer l'incidence
de l'appareil lors du décollage et
de l'atterrissage augmentant ainsi la visibilité
et permettant de réduire les vitesses
élevées d'un avion à ailes
delta à l'atterrissage. Les gouvernes de
ces canards pouvaient être abaissés
de 20 degrés. Contrairement aux avions
modernes - comme le Rafale ou l'EF-2000
- qui utilise les canards pour accroître
leur maniabilité, le XB-70 utilisait
les canards comme un empennage horizontal.
La verrière pouvait être placée
dans deux positions : relevée pour
les hautes vitesses et abaissée pour les
faibles vitesses.
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L'abandon
le 10 août 1959 du programme de carburant
"Zip" amputa le XB-70 de 10% de
sa distance franchissable. En conséquence,
une des deux soutes a bombes prévue
au départ fut remplacée par
des réservoirs. Heureusement, le
remplacement des J93-5 fonctionnant au boron
par la version -3 brûlant du kérosène
JP-4 "classique" n'eut que peu
de conséquences sur la structure.
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- Le
début de la fin
-
Depuis
pas mal de temps déjà, les
Soviétiques développaient
leur arsenal de missiles balistiques au
détriment de bombardiers. Dans le
même temps, ils s'étaient appliques
à mettre en ouvre tout un système
de défense antiaérien pour
mettre fin aux vols de U-2 au-dessus de
leur territoire. Les USA, a la lumière
de ces éléments s'orientèrent
de plus en plus vers une composante nucléaire
composée a 100% d'ICBM. De même
que certains pays comme la Grande-Bretagne
(abandon du TSR-2) ou la canada .
-
La
découverte du Mig-25 Foxbat, visiblement
destiné à contrer la menace
du XB-70, et l'abandon le 23 septembre
1959 du programme F-108 précipita
la fin du B-70. En effet, avant même
son premier vol le B-70 ne serait pas capable
de traverser les défenses soviétiques
pour atteindre son objectif a haute altitude.
Et il n'était pas possible de l'adapter
pour la pénétration a basse
altitude. De plus l'abandon du F-108 se
traduisit par une augmentation de 180 millions
de $ du coût du B-70 car ces deux
programmes étaient finances à
part égal mais surtout parce qu'ils
partageaient un bon nombre d'équipements.
Le F-108 avait fait les frais des coupes
sombres dans le budget de la défense
a la fin du mandat d'Eisenhower et le XB-70
n'allait pas tarder à le rejoindre...
et ce malgré l'appui de bon nombre
de défenseurs du bombardier pilotés,
arguant de la polyvalence d'un tel appareil
sur l 'ICBM.
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- L'abandon
-
C'est
ainsi que le 3 décembre 1959, le
département de la défense
annonça l'abandon du XB-70. Le budget
alloué au B-70 fut donc réduit
de 80% mais il fut conclut qu'un prototype
(S/N 62-0001) serait quand même construit.
Ce prototype devant effectuer son premier
vol en décembre 1962. Pendant ce
laps de temps, les défenseurs du
bombardier pilote tentèrent de sauver
le programme XB-70 car il n'avait plus aucun
programme pour remplacer les B-52 et 58.
Finalement le congrès vota en juillet
1960 un crédit supplémentaire
pour la construction d'un deuxième
prototype (S/N 62-0007) et de 11 YB-70 de
présérie. Le programme
B-70 semblait repartir. A partir de septembre,
NA relança les études pour
les sous-systèmes majeurs de l'avion
et les contrats avec Westinghouse et Motorola
furent reconduit pour le système
de défense et de mission. Mais ce
"sursaut" de vie ne dura pas très
longtemps. En effet, le président
Kennedy venait d'être élu et
il demanda à son nouveau secrétaire
d'état a la défense, Robert
S. McNamara, une revue des différents
programmes d'armements. Inévitablement,
la conclusion tomba : l'ICBM est moins cher
et plus efficace au premier abord. Le 31
Mars 1960, le programme B-70 était
une nouvelle fois annulé . mais la construction
de trois prototypes étaient maintenu
pour explorer les vols a Mach 3 et les problèmes
liés aux avions de grande taille.
De plus, le programme SST destiné
à développer un avion de transport
civil supersonique venait d'être lancé
et on voyait dans le XB-70 un formidable
banc de test. Parmi les sous-systèmes,
seul le système de navigation et
de bombardement étudié par
IBM fut poursuivi.
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